L'ORSA, au-delà de son aspect réglementaire, est un atout indispensable à la compréhension de l'environnement de l'entreprise, à l’optimisation du capital et à la réalisation de choix stratégiques. Dans un environnement de risques en constante accentuation, cet article détaille un des leviers permettant d’exploiter ce dispositif à son plein potentiel.

 

Un outil clé garant de pérennité

Depuis sa première mise en application il y a bientôt 10 ans, l’ORSA joue un rôle de courroie de transmission entre les décisions politico-stratégiques et sa déclinaison opérationnelle. Au-delà des aspects techniques et organisationnels, le dispositif d’évaluation interne des risques qui l’accompagne met en relation des acteurs majeurs, dont à minima : les dirigeants effectifs, les responsables de fonction clés, les instances politiques, les superviseurs…

Un défi permanent dans un environnement de risques en mutation

Toutefois, l’ORSA continue de challenger les acteurs du marché de l’assurance. La transversalité du dispositif, le nombre de parties prenantes et l’exigence des travaux fournis participent à sa complexité qui se croise en permanence à l’évolution constante de l’environnement de l’entreprise qu’il soit de nature réglementaire, technologique, économique et social ou encore écologique. L’ORSA impose constamment une ré-étude des risques liés à des événements de crises majeures influant sur l’évaluation des risques d’assurance comme, ces derniers temps : la pandémie de Covid 19, la hausse soudaine de l’inflation et son incidence sur les taux, l’aggravation de la sinistralité climatique, ou encore la cybercriminalité et ses nombreux risques opérationnels induits.

Un outil de pilotage

Dans l’esprit du texte, l’ORSA est un outil de pilotage et de mesure essentiel pour assurer la pérennité des assureurs. Cet outil offre plusieurs fonctionnalités bien utiles, notamment la justification de la stratégie au travers de « crash-tests », ainsi que la possibilité de maintenir des capacités de développement en investissant judicieusement dans des outils et des solutions financières disponibles sur le marché. Quel que soit le choix adopté, l’optimisation repose sur une maîtrise rigoureuse des risques. 

S’appuyer sur l’expérience des fonctions clés

Le second pilier de Solvabilité II a permis de structurer, concentrer et formaliser le suivi des risques de chaque du secteur de l'assurance. La cartographie des risques livre une richesse d’informations qu’il convient d’exploiter pour en mesurer tous ses effets sur l’ORSA. L’intérêt de cette approche est de non seulement identifier et gérer les risques, mais également d’aligner les stratégies de l’entreprise avec ses capacités de solvabilité. 

Combien d’entreprises sont en capacité de connecter leur cartographie à l’ORSA ?

 

Le risque opérationnel comme levier d’optimisation

Le capital add-on au titre du risque opérationnel est un de ces leviers d’optimisation mais son évaluation n’est pas toujours la plus aisée. Certes, la formule standard aide la plupart des entreprises à calibrer la part de capital prudentiel nécessaire pour couvrir ce risque, cependant l’ORSA est un exercice bien différent de la formule standard pour les assureurs, car il nécessite d’en repenser les paramètres et de les adapter dans un environnement prospectif en continuité d’activité. 

Evaluer dynamiquement le risque opérationnel

Ainsi, la démarche optimale d’évaluation des risques opérationnels d’une entreprise d’assurance repose non seulement sur une connaissance accrue des fragilités propres de ses systèmes de gestion, de la maîtrise des risques de ses sous-traitants, de sa réputation ou encore de ses moyens humains, mais également de ses capacités à évaluer tous ces principaux risques à moyen terme. Pour cela, une évaluation précise du SCR opérationnel par une approche « dynamique » des risques est un moyen de mieux piloter l’utilisation des fonds propres économiques au service du développement de l’entreprise. En effet, tous les acteurs s’accordent à reconnaître que des risques opérationnels peuvent naître, se déformer par la suite selon les mesures d’atténuation prises par l’entreprise, puis disparaître pour certains.

Le risque dynamique au service du Besoin Global de Solvabilité

Quid du risque de réputation, ou du coût lié au renouvellement d’un parc informatique ? L’approche dynamique ORSA, en particulier lors de l’évaluation du besoin global de solvabilité de ses clients, est construite sur un ensemble de questionnements. Elle s’appuie sur :

  • Une double identification des risques (selon des critères d’intensité, de fréquence et aussi de tendance) :
    • En « top-down », afin de capter comment l’impact de la réalisation de risques majeurs identifiés par la gouvernance se décline au sein de la compagnie ;
    • En « bottom-up », en s’appuyant notamment sur la cartographie des risques établie par le contrôle interne et passée au prisme de Solvabilité II, pour obtenir une vision plus « technique » des risques majeurs, et aller au-delà de la perception de la gouvernance.
  • Une vision prudentielle sur tout le processus d’évaluation : les risques identifiés sont classés dans des sous-modules cohérents, puis intégrés au BSCR par une approche corrélative.

Cette démarche, déjà déployée chez nos clients, vient compléter de nombreux autres leviers d’optimisation et de développement du capital, tels que la diversification d’activité, la rétention client, l’extension du réseau de distribution…

Nous vous proposons de partager cette expérience au cours d’un webinaire qui se tiendra le 05 juillet prochain à 8h30. 

Notre équipe dédiée Acturariat se tient à votre disposition pour vous accompagner et vous conseiller dans un univers en constante évolution prudentielle et réglementaire afin de gérer l’ensemble de ses expositions et de ses prévisions aux risques comptables, techniques et financiers.

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