À retenir

L’entretien professionnel est une obligation pour l’employeur, qui se renouvelle tous les deux ans
Il concerne tous les salariés dans toutes les entreprises et tous les secteurs d’activités
Si les entreprises ne respectent pas cette obligation alors elles se confrontent à des sanctions.

Créé en 2014 et inscrit dans le Code du Travail, l’entretien professionnel est une obligation pour l’employeur, qui se renouvelle tous les deux ans. 
L’entretien professionnel n’est pas une évaluation du travail du salarié. Il permet d’appréhender comment le parcours du salarié peut être amélioré. 

Ainsi, cet entretien est bénéfique tant pour l’entreprise que pour le salarié : il favorise le développement personnel de l’employé et répond aux besoins en compétences de l’entreprise.

 

Qui est concerné par ces entretiens professionnels ?

L’entretien professionnel concerne tous les salariés dans toutes les entreprises et tous les secteurs d’activités et doit être organisé à minima tous les deux ans. Il n’y a pas d’exception concernant la nature du contrat ni du temps de travail prévu dans le contrat, chaque salarié doit bénéficier de cet entretien.

Par ailleurs, l’entreprise a l’obligation également mettre en place de manière systématique un entretien professionnel dans le cadre d’une reprise d’activité :

  • Congé maternité, 
  • Congé parental, 
  • Congé d’adoption, 
  • Congé de proche aidant,
  • Congé sabbatique, 
  • Période de mobilité volontaire sécurisée, 
  • Période d’activité partielle après un congé de maternité ou d’adoption,
  • Arrêt maladie de plus de 6 mois 
  • Mandat syndical.

Comment organiser un entretien professionnel ?

L’entretien doit se dérouler durant le temps de travail et est assimilé à du temps de travail effectif. 

Lors de l’entretien, l’entreprise doit informer le salarié qu’il a la possibilité de recourir gratuitement à des services de conseil en évolution professionnelle (CEP). Ces conseillers aident l’employé à faire un bilan sur sa situation et ses compétences professionnelles et peuvent l’accompagner dans la réalisation de ses projets professionnels.

Le contenu de l’entretien est fixé soit par accord collectif, soit par l’employeur en fonction des orientations stratégiques de l’entreprise. 

La loi ne précise pas les modalités spécifiques d’organisation : l’entretien peut avoir lieu dans les locaux de l’entreprise ou par visio-conférence. 
 

Quels sujets aborder ? 

Durant cet échange, certains sujets doivent être obligatoirement abordés : 

  • La validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAE), 
  • L’activation et le financement par l’employeur du compte personnel de formation (CPF)
  • La possibilité de recourir à des conseils en évolutions professionnelles (CEP).

L’entretien professionnel a aussi pour but de revenir sur l’évolution professionnelle de l’employé ; de suivre les actions de formation, de certification et de progression salariale ou professionnelle ; et de pouvoir évaluer l’employabilité du salarié.


C’est également par cet entretien que l’avenir du salarié et du poste occupé sont abordés. Le salarié partage aussi son projet professionnel avec l’employeur durant ce temps d’échange.
Lorsque l’entretien est terminé, un compte-rendu écrit doit être rédigé et une copie doit être remise au salarié.

 

A noter : tous les six ans, un entretien professionnel d’état des lieux récapitulatif du parcours professionnel du salarié est réalisé. Il permet de s’assurer que le salarié a bénéficié des précédents entretiens, d’une progression salariale ou professionnelle et suivi au moins une formation non obligatoire (c’est-à-dire une formation dont la mise en œuvre ne conditionne pas l’exercice d’une activité ou d’une fonction en application des dispositions légales et règlementaires ou d’une convention internationale).


Le Conseil de notre expert : Votre Opérateur de compétences (OPCO) peut vous aider à mettre en place ces entretiens, beaucoup ont mis à votre disposition des espaces dédiés à l’entretien professionnel, ainsi que des modèles d’entretien à suivre sur leur site internet.
 

Les sanctions en cas de non-respect

Si les entreprises ne respectent pas cette obligation alors elles se confrontent à des sanctions.

Ce non-respect peut être constitutif d’une faute dans l’exécution du contrat de travail. Cela ouvre ainsi le droit pour le salarié à des dommages et intérêts en cas de contentieux puisque l’employabilité du salarié n’aura pas été maintenue.
De manière spécifique, dans les entreprises de 50 salariés et plus, le manquement aux obligations entraîne un abondement correctif de 3000 euros au CPF de chaque salarié concerné
Cet abondement doit être automatiquement versé aux salariés concernés, à défaut, l’employeur devra verser le double au Trésor Public. 
 

A ne pas confondre avec l’entretien d’évaluation professionnelle, qui a lieu chaque année, et qui permet quant à lui de faire le bilan des missions réalisées et des difficultés rencontrées par le salarié en plus de lui de fixer de nouveaux objectifs pour la période à venir.